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Rodrigo – Concierto de Aranjuez

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La lumière par la musique

Née en 1901 le jour de la Sainte-Cécile (patronne de la musique le 22 novembre) Joaquin Rodrigo vit jusqu'à l'âge avancé de 97 ans. Il est le compositeur ibérique le plus célèbre du 20e siècle, élevé par le roi Juan Carlos à la noblesse espagnole le titre de “Marquis des Jardins d'Aranjuez”. Son morceau le plus connu, le Concierto de Aranjuez pour guitare et orchestre de 1939, représente (avec le flamenco, on pourrait se risquer) le témoignage musical de l'Espagne. Grâce surtout à l'agrément immédiat de l'Adagio, il quitte les limites étroites de la musique “cultivée” pour embrasser un public vraiment large. C'est précisément dans le cantabile du deuxième mouvement (plus ou moins maltraité dans des dizaines d'arrangements, même “pop”) que Rodrigo, aveugle depuis l'âge de 3 ans à cause de la diphtérie, exprime une “mélancolie sublime” qui, avec une simplicité mozartienne, frappe le cœur de l'auditeur le plus sensible. D'autres, plus avisés, la trouveront plutôt ringarde et artistiquement insignifiante ; à toi d'en juger après avoir écouté quelques éditions bien enregistrées.



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La musicalité instinctive de Rodrigo, de son propre aveu, a trouvé son inspiration dans sa situation d'aveugle. La composition a illuminé un monde d'ombres grâce à une écriture braille minutieuse, qui a ensuite été retravaillée par les copistes avec des indications vocales de chaque élément accessoire. Les plus curieux peuvent en apprendre plus sur cette page de Rodrigo en trouvant sur le web (ou plutôt sur le site des Berliner Philharmoniker), le Concert européen 2011 de la Philharmonique de Berlin dirigé par Simon Rattle à Madrid. Tu peux aussi trouver le Blu Ray.



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Le succès du Concierto de Aranjuez se poursuit jusqu'à aujourd'hui, comme en témoigne la généreuse discographie. PrestoMusic, par exemple, rassemble 130 éditions disponibles en téléchargement. Certaines même en bonne qualité PCM 24/96. En 1954, Rodrigo a publié la ‘Fantasia para un Gentilhombre', dédiée au célèbre guitariste. Andrès Segovia et destiné à la gloire précisément grâce au travail de popularisation de ce grand interprète. D'autres œuvres, pas seulement pour guitare, verront plus tard la lumière du jour, destinées toutefois à rester dans l'ombre. Parmi celles-ci, j'aimerais au moins mentionner le “Concierto Andaluz” pour quatre guitares et orchestre, commandé par le légendaire guitariste d'origine cubaine. Caledonio Romero pour lui-même et ses trois fils.

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Comme tu le sais, je n'aime pas faire de l'archéologie musicale, pas même lorsqu'il s'agit de vinyle. Cependant, lors de récentes démonstrations consacrées précisément au support analogique, nous avons apprécié le Concierto de Aranjuez dans l'exquise réédition LP sur le label ‘Hi-Q' à partir des masters originaux d'EMI. Tu peux le trouver chez le distributeur Son et musique.

Le caractère sonore intime et à bien des égards “délicat” de la guitare classique exige un accompagnement orchestral raffiné, avec des lignes instrumentales transparentes afin de ne pas dissimuler le rôle du soliste.

Parmi les éditions les plus convaincantes, on trouve donc celle avec Angel Romero accompagné de André Previn avec les Orchestre symphonique de Londres. En plus du vinyle, tu peux l'écouter dans la version PCM disponible sur diverses plateformes (sur le label Warner qui a acquis l'ancien catalogue EMI). Cette musique est dans l'ADN de la famille Romero et Angel pénètre les racines ibériques de ces pages. Avec le poignant solo de cor anglais accompagné d'arpèges de guitare, la deuxième moitié d'Aranjuez capte l'attention. Le soutien de Previn est incisif au bon moment, avec des cordes agréablement expressives et des interventions instrumentales précises, mais on apprécie encore plus la structure légère et le sens du rythme serré dans le dialogue avec la guitare solo. Tout aussi précieuse est la ‘Fantasia', qui reprend des thèmes de l'ancien répertoire espagnol, élaborés avec goût et cette simplicité instinctive typique de la production de Rodrigo. Ce sont des rythmes de danse, tantôt vifs, tantôt lents et cantabiles, dans lesquels la guitare se distingue par l'incisivité de son toucher et la facilité avec laquelle elle aborde les passages les plus exigeants. Un enregistrement de 1977 réalisé dans la salle 1 des studios d'Abbey Road à Londres ; il sonne toujours aussi bien. Bien en évidence, la guitare principale se détache au centre de la scène sonore, solide et raffinée dans son développement harmonique complexe. La couleur des cordes est remarquable, énergique dans les passages les plus intenses, agréablement soyeuse dans les parties plus délicates.

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Mais la discographie est vaste.

Le guitariste monténégrin Miloš Karadaglić propose une précieuse lecture moderne de l'œuvre de Rodrigo sur son troisième album avec le label Mercury Classics/Deutsche Grammophon. ( 2 )

Tu peux aussi le trouver au format pratique 24/96 sur différents sites. Un accompagnement précieux par les Orchestre philharmonique de Londres dirigé par Yannick Nézet-Séguin. Enregistrement réalisé dans le célèbre Studios Abbey Road à Londres. La guitare de Miloš Karadaglić est présente à juste titre dans une prise de son claire et bien détaillée. Le bon standard numérique permet en comparaison avec le vinyle une écoute significative même avec une source pas particulièrement chère et en ce sens cette édition est fortement recommandée. Remarquable transparence dans les plans sonores du petit (mais parfois énergique) ensemble instrumental qui soutient le soliste avec style.



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Il convient à ce stade de faire une comparaison avec la lecture historique de Narciso Yepesréalisé en 1979 à l'apogée de l'ère analogique également par Deutsche Grammophon.

Toujours un excellent disque, également en vinyle si tu peux le trouver. La version PCM 24/96 est intéressante. Toujours considérée comme l'une des éditions de référence (pour le disque avec celui de Romero), elle offre toujours un son très naturel. L'accompagnement est ici assuré par le Orchestre Philharmonia de Londres avec la direction entièrement espagnole de Luis Antonio García Navarro. Gravure douce et enveloppante réalisée à l'hôtel de ville de Watford à Londres. Ton choix, fais-moi savoir ce que tu préfères. Si quelqu'un est un expert en guitare classique, je serais intéressé par ton avis d'expert sur la valeur de l'interprétation des trois solistes dans cette comparaison à distance.

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